Le gaspillage alimentaire est devenu un enjeu majeur pour la restauration. Chaque année, des tonnes de nourriture encore consommables sont jetées, entraînant un impact écologique considérable et un coût économique non négligeable pour les restaurateurs.
Le doggy bag, un geste simple pour répondre à une urgence écologique
Les chiffres clés du gaspillage dans la restauration
Le gaspillage alimentaire représente aujourd’hui l’un des défis majeurs du secteur de la restauration. En France, 49 % de la nourriture gaspillée provient de la restauration commerciale, un chiffre alarmant qui montre à quel point chaque assiette non terminée ou portion trop généreuse peut se transformer en perte sèche. Derrière ces restes jetés, ce sont des matières premières, de l’énergie, du temps de préparation et du travail humain qui disparaissent, autant d’éléments qui impactent directement les marges des établissements.
Pour lutter contre ce fléau, un geste simple que tous les restaurateurs et les clients devraient utiliser est le doggy bag.
Mais c’est quoi le doggy bag ?
Le doggy bag est un concept venu des pays anglo-saxons, qui consiste à proposer aux clients d’emporter les restes de leur repas lorsqu’ils n’ont pas pu finir leur assiette. Cette pratique est devenue aujourd’hui un geste de consommation responsable et un moyen concret de lutter contre le gaspillage alimentaire.
La réglementation qui encadre désormais le doggy bag
Depuis 2021, la loi anti-gaspillage est venue renforcer cette démarche en rendant obligatoire la proposition du doggy bag dans tous les restaurants. Ce qui était autrefois perçu comme une habitude venue d’ailleurs, réservée aux pratiques anglo-saxonnes, fait désormais partie du cadre réglementaire français.
L’objectif du législateur est clair : réduire de manière significative le gaspillage alimentaire et encourager une consommation plus responsable. Mais cette obligation ne doit pas être vue comme une contrainte, c’est une opportunité à saisir pour tous les acteurs de la restauration.

Pourquoi le doggy bag est une opportunité pour les restaurateurs
Répondre aux attentes d’une clientèle responsable
Les consommateurs sont aujourd’hui de plus en plus sensibilisés à l’impact environnemental de leurs choix. Proposer un doggy bag, c’est montrer que l’on agit concrètement contre le gaspillage et c’est aussi une manière de répondre à une demande croissante de transparence et d’engagement écologique.
Fidéliser et enrichir la relation client
Le doggy bag ne se limite pas à éviter le gaspillage : c’est un véritable prolongement de l’expérience client. Emporter un plat permet de revivre un moment agréable chez soi. Cela réduit aussi la frustration liée à une portion non terminée et améliore la satisfaction globale. Ce geste simple traduit une attention portée aux besoins réels des clients, un atout pour la fidélisation.
Valorisation de l’image du restaurant
Adopter le doggy bag, c’est bien plus que fournir un simple emballage : c’est envoyer un message fort sur l’identité du restaurant. Il montre que l’établissement n’est pas uniquement attentif à la qualité de ses plats, mais aussi à l’impact global de son activité. Cette approche est perçue positivement par les clients, qui accordent de plus en plus d’importance aux engagements environnementaux des lieux où ils se restaurent.
Les freins encore présents autour du doggy bag
Perceptions culturelles et idées reçues chez les clients
En France, le doggy bag souffre encore d’une image parfois négative. Pour 35% des français, demander à emporter ses restes leur créait un sentiment de gêne. Il existe une peur bien ancrée de paraître « radin » ou de manquer de savoir-vivre. Cette gêne fait que de nombreux clients préfèrent abandonner leur nourriture plutôt que d’en parler ouvertement.
Par ailleurs, certains craignent que la qualité du plat ne soit plus la même une fois réchauffée à la maison. Cette idée que le doggy bag est un « second service » dévalorisé freine l’adhésion à cette pratique pourtant simple.
Cependant, les mentalités évoluent rapidement, notamment chez les plus jeunes générations. Pour eux, emporter les restes est devenu un réflexe naturel, un geste responsable et économique qui s’inscrit dans une démarche plus large de respect de l’environnement. Cette nouvelle approche commence à valoriser le doggy bag, qui tend à être davantage perçu comme une pratique responsable et de bon sens.
Les réticences des restaurateurs
Du côté des professionnels, les freins restent bien réels. Beaucoup s’inquiètent du coût supplémentaire lié à l’achat de contenants adaptés, souvent plus chers que les emballages classiques. Le manque d’espace pour stocker ces contenants, mais aussi pour les préparer et les distribuer, peut représenter une contrainte logistique non négligeable.
De plus, certains craignent que le doggy bag nuise à l’image gastronomique de leur établissement, surtout dans les restaurants haut de gamme où chaque détail du service est soigneusement calibré. Ils redoutent que cette pratique ne dévalorise la qualité des plats ou ne change la perception que les clients ont de leur expérience.

Comment dépasser ces freins
Ces obstacles ne sont pourtant pas insurmontables. La clé réside dans la manière dont le doggy bag est intégré au service.
Cela commence par une communication claire et visible dans le restaurant, qui informe les clients de la possibilité d’emporter leurs restes sans jugement. 35% des français n’ose pas demander au serveur d’emporter leur plat, donc le personnel doit être formé et sensibilisé, pour proposer le doggy bag de manière proactive, avec bienveillance et enthousiasme aux clients. Une phrase simple et positive comme : « Souhaitez-vous emporter le reste pour vous faire plaisir plus tard ? » peut transformer l’expérience client et lever les freins psychologiques.
Le choix des contenants est également déterminant. Ils doivent être à la fois pratiques, esthétiques et respectueux de l’environnement : recyclables, compostables ou réutilisables. Ce souci de qualité renforce la valorisation du doggy bag et rassure tant les clients que les restaurateurs. Les restaurants qui proposent le Click & Collect pourront utiliser les mêmes contenants pour proposer les doggy bag.
Ainsi, en normalisant le doggy bag comme un service à part entière, en le présentant avec soin et en l’intégrant harmonieusement au déroulé du repas, il devient un véritable levier d’amélioration, pour le bien de tous.
Success stories : des restaurants qui ont su transformer le doggy bag en atout
De plus en plus de restaurateurs ont franchi le pas et intégré le doggy bag dans leur quotidien. Loin d’être une contrainte, cette démarche s’est révélée être un véritable moteur d’amélioration, aussi bien pour leur image que pour leur performance. Les résultats observés sur le terrain le prouvent : lorsqu’il est proposé de façon naturelle et valorisante, le doggy bag devient un outil puissant au service de la satisfaction client et de la réduction du gaspillage.

Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes
Les établissements ayant adopté cette pratique constatent des impacts significatifs. Certains voient leurs déchets alimentaires diminuer jusqu’à 25 %, un chiffre qui témoigne directement de l’efficacité du dispositif. En parallèle, la satisfaction client progresse : les convives apprécient de ne plus avoir à choisir entre gaspiller ou se forcer à terminer leur assiette. Le geste est perçu comme attentionné, responsable, et contribue à une expérience plus positive.
Cette approche a également un effet direct sur la fidélisation. Les restaurants engagés dans cette démarche notent un taux de retour plus élevé, notamment parmi les jeunes générations, particulièrement sensibles aux valeurs environnementales. Pour eux, choisir un restaurant responsable fait partie intégrante de l’expérience, et le doggy bag devient un argument concret de cohérence et d’engagement.
FAQ : tout savoir sur le doggy bag au restaurant
Le doggy bag est-il vraiment obligatoire pour tous les restaurants ?
Oui, depuis la loi antigaspillage de 2021, tous les établissements de restauration doivent proposer la possibilité à leurs clients d’emporter leurs restes, que ce soit un repas sur place ou à emporter.
Quels types de contenants sont recommandés pour le doggy bag ?
Il est préférable d’opter pour des emballages réutilisables, recyclables ou compostables, qui respectent la qualité des aliments et réduisent l’impact environnemental.
Le doggy bag est-il compatible avec les plats chauds ou les préparations fragiles ?
Oui, il existe aujourd’hui des contenants adaptés à toutes sortes de plats, chauds ou froids, qui garantissent la conservation et le transport en toute sécurité.
Comment former son personnel à proposer le doggy bag efficacement ?
L’objectif est que l’équipe sache présenter cette option avec simplicité, bienveillance et professionnalisme. Pour cela, il est nécessaire de sensibiliser les collaborateurs à l’enjeu du gaspillage alimentaire, mais aussi aux bénéfices concrets pour le client et pour le restaurant. Une fois convaincus, ils seront beaucoup plus à l’aise pour en parler.

